mardi 13 avril 2010

Marathon de Paris : récit déçu de Nicolas

Bravo pour vos performances et surtout félicitations pour vos récits qui
« prennent aux tripes » tant ils sont chargés d’amitié et de générosité !

Pour moi l’aventure s’est mal terminée ..

À ceux qui m’avaient demandé mon objectif de temps, j’avais expliqué que
mon but était de terminer et que j’avais une seule crainte, à savoir que
mon genou gauche me lache (raison pour laquelle je n’avais pu courir le
marathon de Londres avec vous .. )

Etant donné que j’avais terminé Berlin en 3:15, je me suis inscrit en
septembre dans le SAS 3:15 sans avoir l’ambition de terminer dans ces
temps puisque le marathon de Paris est nettement plus difficile que
Berlin mais en me disant que ça me porterait certainement pendant une
grosse partie de l’épreuve et qu’ensuite je réduirai le rythme pour
arriver max à 3:25.

Donc 8:45, coup de feu du départ, je pars en suivant tranquillement les
meneurs d’allure de 3:15. Ca fait 13 km/h de moyenne : exactement mon
rythme sans forcer. Pas de problème ! Je checke mon temps tous les 5 kms
et je suis bien régulier. Au 10^e  km, je dépasse même les lièvres parce
qu’ils sont suivis à la trace par une bande de 50 coureurs et que c’est
pas très agréable de courir en attroupement .. je suis 200 mètres devant
eux et je passe le semi-marathon (21 km) en 1:36. On arrive alors sur
les quais de Seine .. Je tiens mon allure jusqu’au 30^e  km malgré les
descentes et les montées des tunnels et sans trop souffrir (pas de
problème de souffle, juste les cuisses qui commencent à se durcir,
normal ..). Et 100 mètres avant le 31^e  km, le drame !

Ce que je redoutais le plus se produit. Le syndrome de l’essuie-glaces
aussi appelé tendinite du tenseur du fascia-lata, que l’on peut décrire
comme un coup de poignard dans le genou .. Poser le pied par terre fait
mal .. et c’est pas du tout marrant ! Je me suis dit que j’allais régler
le problème en faisant des pas chassés, ce que j’ai fait sur 100 mètres
mais ça n’a servi à rien. Je me suis alors fait masser par un kiné de la
sécurité civile avec bon espoir de pouvoir repartir tranquillement mais
rebelote ! J’ai couru lentement ça me faisait souffrir le martyre, j’ai
marché vite ça me lançait fort : j’ai fait ça jusqu’au 35^e  km (dans le
Bois de Boulogne, porte d’Auteuil) et j’ai pris la sage (mais horrible)
décision d’arrêter ! Je marchais à 2km/h et faire les 7 kms qui me
séparaient de la ligne d’arrivée m’aurait donc pris 3:15 ! ;)

Psychologiquement c’était pas facile d’arrêter .. Quand sur tout le
parcours on voit des enfants handicapés portés sur des brancards par des
coureurs qui leur donnent le sourire, quand on voit des non voyants
(reliés à un guide par un fil) qui malgré leur handicap se donnent à
fond, on se dit qu’on n’a pas le droit d’abandonner quand on est en
bonne santé.

J’ai pris le métro Porte d’Auteuil, dépité .. Je suis tombé sur un autre
coureur qui lui visait 3:00 et qui a eu un problème au talon
d’Achille.  Il m’a dit que des « séances de coups de marteau piqueur »
me remettraient le genou en place. J’ai songé à changer de rame .. il a
dû le sentir dans mon regard puisqu’il a ajouté « en fait je suis
ostéopathe ».

Je suis déçu parce que les conditions météo étaient optimales
(ensoleillé mais pas chaud), l’ambiance est toujours super, et surtout
parce que la cause me tenait à cœur mais quand le corps refuse on ne
peut rien faire !

Bon aprem à tous les deux! Encore bravo pour vos performances et pour
l’energie que vous avez mis dans ce magnifique projet ! Je vous laisse,
il faut que je lance une collecte pour me racheter un genou !;)

À bientôt j’espère,

Nicolas

PS : Heureusement que je n’ai pas terminé le marathon en 2:30 parce que
ma puce a dû sauter entre l’Avenue de Friedland et le SAS et je n'ai pas
la moindre trace de mes temps.. Non c’était vraiment pas mon jour !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire