dimanche 22 novembre 2009

Conseil à un marathonien débutant

Voici un petit mail que j'ai adressé à Jérémie qui va courir avec 35 autres ESCP le marathon de Paris en avril prochain, en espérant qu'il fasse réfléchir les plus jeunes coureurs :

Pour ce qui est du tendon, je te conseille urgemment le repos, c'est pas bon de traîner ces trucs-la. Tu t'arrêtes jusqu'à ce que la douleur disparaisse, et après tu reprends tranquillement, n'oublie pas que notre corps est un paquebot, tu ne peux pas lui imposer un changement de rythme trop important sans dommages.

Bois beaucoup aussi, après chaque entraînement pour éviter ces soucis tendiniteux.

Le vrai défi pour les jeunes coureurs, c'est d'arriver sans blessure le jour de la course.  Ca ne sert A RIEN de s'entraîner pendant des mois si le jour de la course tu es blessé. Donc vas-y mollo, c'est pas facile d'écouter son corps quand on commence a courir: passés les premières semaines de démarrage, on est agréablement surpris par le fait de voir que finalement on peut "facilement" courir une heure, il ne faut surtout pas s'emballer et s'imposer des cadences que ton corps va rapidement trouver difficile a suivre jusqu'au moment où il va se mettre en grève.

Le plus difficile c'est d'arriver NON BLESSÉ le jour de la course, une fois que tu as couru plus d'une heure, tu peux physiquement courir un marathon, mais blessé impossible !
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mardi 17 novembre 2009

Le secret des sprinters enfin révélé

Cet article de the Economist fait la lumière sur ce qui fait gagner les grands sprinters : certes à l'opposé des coureurs de fond, on les savait doter de fibres musculaires anaérobiques, mais apparemment les différentes seraient aussi morphologiques : un doigt de pied plus long et un mouvement du tendon d'achille plus court, CQFD

http://www.economist.com/sciencetechnology/displaystory.cfm?story_id=14843831&fsrc=rss

mercredi 4 novembre 2009

New York New York by Doc T


Retrouvez sur son blog, les deux thibillets du Doc relatant son fantastique marathon de NYC :
Part I
Part II


lundi 2 novembre 2009

New York New York by Chou

Voici en première exclu le compte rendu de Laurent pour son marathon de new-york à lui (superbe) :

6h30 du mat' et 7 heures après m'être effondré sur le Queen size que je partage avec le Docteur T., me voilà de retour dans le monde des vivants. Pas de trace du sirloïn steack trop cuit (ah les ricains et la viande bleue !!!) d'hier soir sur mon mon estomac. En revanche, un bon gros mal de tête et des cuisses chargées d'adice lactique que je tente présentement  d'évacuer  via un pack de glace dont Tom trialthlète et new-yorkais de son état m'a recommandé les bienfaits.


Merci à tous de vos messages d'encouragement pour ce marathon de New-York, qui aura délivré ce que Chris et moi étions venus y chercher ... un moment d'exception.


"4h du mat j'ai des frissons " ... il s'agit de ne pas traîner pour le ferry qui part pour Staten Island à 5h30. La course part du pont du Verrazzano et traverse New-York de part en part (Staten, Brooklyn, le Queens, Manhattan, le Bronx).


Le bateau de Chris ne part qu'à 7 heures (le départ du marathon en 3 vagues successives à 9h40, 10h et 10h20), et lorsque je claque la porte de l'appartement, celui-ci ronque encore du sommeil de ceux qui ont oublié qu'ils allaient courir 42 bornes. Dehors, bonne nouvelle, il pleut ! Je croise ça et là des créatures costumées qui rappellent que la nuit d'Halloween a dû être longue, et qu'à une heure aussi précoce, on est bien mieux sous la couette ! Un yellow cab où je prends la place d'une sorcière et de son balais me conduit jusque Battery Park où la foule en baskets et shorts fluos sont autant de signes que je ne me suis pas trompé.


Sur le ponton du bateau, où je suis monté, je vois Manahattan, dans l'aube, s'éloigner peu à peu ... Arrivé sur l'île de Staten qui sous la bruine n'a rien de paradisiaque, j'avise les tentes où s'empilent les coureurs qui vont attendre le départ plus de 3 heures ... Le sol est tout boueux, et ne me dit rien qui vaille. Je pars en quête du petit-déjeuner dont on m'a parlé ... Le thé, les bagels et le 'feshly squeezed orange juice' font du bien. Je décide de me poser sur un espace plutôt sec et d'y tendre ma couverture de survie où j'engage mon yoga matinal dont le point d'orgue - la posture sur la tête - me vaut même quelques applaudissements. Je profite du temps qui me reste pour compléter mes 4 heures de sommeil initial et poursuivre l'écoute de mon Fred Vargas via mon Ipod.


Vers 9h les hauts-parleurs que je jouxte annoncent en 5 langues différentes qu'il est l'heure ... Ave Cesar ... Je rejoins mon sas pour ne plus le quitter ... Dernier préparatifs; je quitte progressivement mon survêt à qui je dis adieu. Il servira désormais un autre après le ramassage par les associations caritatives des vêtements de sport qui jonchent les pelouses que nous quittons. 


Nous arrivons à hauteur du péage du Verrazzano. J'ai sympathisé avec un coureur japonais et nous arrêtons nos palabres au moment où retentit l'hymne américain, avant que Frank - the voice - ne vienne le remplacer fort à propos par New-York New-York. A mon tour, je vice mes écouteurs sur mes oreilles. J'y suis ! Et c'est Lily Allen qui me donne mon départ à moi. J'attaque le Verrazzano - qui monte sur un mile - à train de sénateur. 12,5 Km/h. Je me sens très à l'aise. Dans la descente, je frise les 15,5 sans forcer ... La vue sur le Grosse Pomme est incroyable, impérissable ... J'en prends pleins les yeux. La foule est encore dense, mais on peut dépasser sans souci. Je suis rapide, à l'aise dans mes pompes, et parti sur des bases d'1h30/1h35 pour le première partie du parcours qui défile dans Brooklyn. Les vivas de la foule contrastent avec l'arrivée dans le quartier juif orthodoxe de Williamsburg où le temps semble s'être arrêté en plein XIXe siècle... Pas un regard ... L'envie me vient de meubler le silence par quelques mots d'hébreu... Coreligionnaires, ma tenue de coureur est pourtant bien éloignée des longs manteaux et chapeaux noirs que l'on voit sur les trottoirs ... Mais voilà qu'arrive le Pulaski Bridge que j'attaque au 13e mile dans le temps pour moi record de 1h30 !! J'ai encore de l'énergie à revendre  ... Passage dans le Queens et la seconde grosse difficulté du parcours, le Pulaski Bridge qui nous conduit vers Mahattan. Je ralentis dans la montée qui élève un bon mile sur près de 40 mètre de dénivelé. What goes up ... J'attaque la descente à fond en prenant le soin d'ôter mon casque de baladeur pour apprécier les vivas de la foule à l'arrivée à Manhattan ... La clameur est impressionnante. A mon arrivée, la première avenue est totalement dégagée, ce qui me permet de rechercher facilement les supporteurs de l'association WSA - cousins américains d'Autour des Williams, pour qui nous courons. Leur présence doit me redonner force et vigueur car je sens bien que je commence à peiner ... 18e mile, le mètre 85 de Stéphanie ma grande soeur américaine et hôte new-yorkaise me facilite les chose. Trop heureux de ne pas manquer les miens comme à Londres, j'accours vers eux. J'enlace Stéphanie, embrasse beaux-parents, mon neveu Eddy son papa Marshal. C'est super émouvant. 30 secondes de bonheur ... éphémère. Allez cours Forest ! Mais inexorablement ma vitesse s'est réduite. Et les ponts de Willis ave et surtout Madison vont se charger de m'achever. Je repense aux conseils de mon mentor Pierre, et projette mon temps à l'arrivée sur les bases de ma vitesse de course. Il semble désormais peu probable que je fasse beaucoup mieux que mes 3:12 londoniens. D'autant que la dernière ascension dans le Park reste à venir. Je choisis de décélérer pour ne pas (enfin pour ne pas trop) souffrir et profiter du paysage, de la foule, etc... D'aucuns que j'avais laissé à distance me rattrapent et me distancent inexorablement .... La fameuse 4e séance d'entraînement hebdomadaire me fait bel et bien défaut.  C'est sur cette considération que se profile Central Park pour la dernière difficulté et 30 mètres de dénivelé. Ho hisse ! Comme dans la montée vers le Retiro à Madrid, la foule pousse ... Plus qu'un mile. Je regarde ma montre; je sais désormais que je ne serai pas très loin des mes temps d'Athènes et de Londres ... Au final 3h16 et 10 secondes et une place ma foi honorable de 2541 sur plus de 43700 coureurs. Je souris c'est fini ... Enfin pas tout à fait ... Car près de deux kilomètres d'une ascension 'golgota-èsque' me séparent du camion où j'ai laissé des affaires de rechange. J'avale force amandes, barres énergétiques et autres liquides qu'on m'a fourni. Je claudique tel un petit vieux sous les 'congratulations' des spectateurs et volontaires new yorkais dont la considération me réchauffe le coeur. 



Hors du Park, le traffic et les jams battent le plein ... Les barricades du marathon créent une cohue très surprenante. Après 20 minutes d'une marche solitaire et hésitante, je décide de poser mes jambes perclus de crampes dans touc-touc vélo qui est drivé par les sosie d'Harvey Keitel. On parle de la France, de Paris, de New-York, et de son job, lui qui tire une carriole toute la journée. Pour moi désormais c'est lui le vrai marathonien.



Bises à tous et rendez-vous très vite.




Here come the champions !

Bravo à Christophe et à Laurent pour leur temps sur le marathon de New York d'hier, ce sont pour les deux de très bons scores, on attend les photos ! 
Apothéose pour Christophe qui fait 3 secondes de mieux que Londres !!! 




Thibierge, Christophe278280:26:420:52:491:18:591:45:181:51:171:58:482:08:222:13:273:54:43
Chouraqui, Laurent101430:21:560:42:551:04:131:25:451:30:311:36:521:44:271:48:413:16:10

dimanche 1 novembre 2009

Marathon de New York : «Des gros culs qui courent pour un tee-shirt» ?


Laurent et Christophe qui sont en train de finir le marathon de New York ce 1er novembre, apprécieront :-)

Les tortues ont-elles leur place dans un marathon ? A la veille du 40e marathon de New York, qui réunira ce week-end quelques-unes des stars de la discipline, mais aussi et surtout plus de 40 000 coureurs plus ou moins rapides, le débat est relancé aux Etats-Unis. Le marathon s’est si bien démocratisé ces dernières années que les performances moyennes sont… de plus en plus mauvaises. Aux Etats-Unis, le nombre de «finalistes» de marathon est passé de 143 000 en 1980 à 425 000 l’an dernier. Et plus de coureurs, c’est surtout plus de coureurs lents, selon les statistiques du site Running USA. En 1980, le temps moyen pour achever un marathon aux Etats-Unis était de 3 h 32 mn pour les hommes : l’an dernier, ce temps moyen était de 4 h 16 mn.

Les femmes s’accordent également trois quarts d’heure supplémentaires par rapport aux années 80 et trottinent désormais en 4 h 43 mn. N’importe qui se prétend désormais marathonien, s’insurgent les puristes. Y compris des «promeneurs» qui mettent six ou huit heures pour boucler le parcours. Plus de la moitié des participants aux marathons «ne sont que des gros culs qui cherchent à gagner un tee-shirt et une médaille… pour pouvoir raconter un jour la saga et la souffrance de leur "course" en 11 minu tes par mile [moins de 9 kilomètres à l’heure, ndlr]», attaque ainsi un certain Record10 Carbon sur un forum en ligne, récemment cité par le New York Times.

Pour les directeurs de course, le nombre de plus en plus élevés de lambinards pose un nouveau dilemme : quand faut-il replier la ligne d’arrivée ? Au bout de combien d’heures le bénéfice d’un nombre record de participants est-il mangé par les surcoûts d’une course qui n’en finit pas ? Chaque marathon a sa propre politique, plus ou au moins stricte. A Berlin, une «police des lents» houspille les traînards et les invite à finir en bus. New York est plus libérale. La course s’achève officiellement au bout de 6 h 30 mn, mais les records des flâneurs seront enregistrés jusqu’à 8 h 40 mn après le départ.

Globalement, les tortues de marathon ont d’ailleurs plus de supporteurs que de détracteurs. Aux Etats-Unis, les coureurs lents ont leur mentor, John Bingham, alias le Pingouin. Ancien obèse et fumeur, le Pingouin a fait de sa conversion au marathon un modèle, suivi depuis par des centaines de milliers d’autres oiseaux ventrus comme lui. L’essentiel est de participer, rappelle John Bingham, auteur de plusieurs livres, tels que Pas besoin de vitesse ou le Marathon pour les mortels.